« Nous avons décidé de prendre en main ce sujet. Loin d’être des donneurs d’ordre ou le juge de la bonne conduite, nous souhaitons simplement informer et sensibiliser sur les impacts du numérique. »
Le CEO – K. Drici
Qu’est-ce que la pollution Numérique ?
C’est le résultat d’une sur-consommation des objets connectés, des données utilisées qu’elles impliquent, des éléments nécessaires à leur fabrication qui ne sont que très peu voire pas du tout recyclés.
La pollution engendrée par la fabrication de nos terminaux numériques
Dans l’ère numérique, paradoxalement, plus on « dématérialise », plus on utilise de matière et d’énergie.
Prenons un ordinateur portable. Il requiert des dizaines de métaux en provenance du monde entier : du tantale congolais, du lithium bolivien, de l’or australien, des terres rares chinoises.
L’extraction de ces minerais est très coûteuse pour l’environnement : elle exige beaucoup d’énergie (fossile), d’eau et de ressources. Cette pollution numérique est souvent invisible depuis la France. On parle de “pollution importée”.
Par exemple, saviez-vous que la production d’un téléviseur exige d’extraire 2,5 tonnes de matières premières, et génère 350 kg de CO₂ ? Autrement dit, avant même d’être utilisé, un téléviseur émet autant de CO₂ que si vous alliez à Marrakech en avion. Et plus on complexifie les équipements, plus on alourdit leur impact sur l’environnement. La fabrication d’un écran 4K de 60 pouces pèsera bien plus lourd sur les écosystèmes qu’un téléviseur de 30 pouces. Pourtant devinez quel modèle les constructeurs vous encouragent à acheter ?
En quoi nos appareils électroniques sont-ils polluants ?
En 2015, pas loin de 28 milliards d’appareils électroniques dont 9 milliards d’objets connectés.
Cette même année, GreenIT.fr prévoyait 48 milliards d’objets connectés pour 2025. Une explosion d’appareils électroniques. Pour comprendre la pollution engendrée par tous ces appareils, regardons leur composition.
Un appareil électronique est composé principalement de plastique, de métaux, de substances et de verre. La combinaison de ces éléments fait de nos appareils électroniques une bombe écologique. En effet, dans les équipements, nous retrouvons plusieurs types de métaux :
- Les métaux ferreux et non ferreux : cuivre, aluminium, étain…
- Les métaux précieux : or, palladium…
- Les terres rares : tantale, europium…
- D’autres substances comme le cobalt, le lithium ou le carbone
Ils sont répartis à quantité différente dans nos appareils électroniques et pèsent très lourd sur l’environnement. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), pour extraire quelques grammes de minerais il faut excaver 200 kg de matière. Si l’on retranscrit cela à un ordinateur portable, sa fabrication mobilise environ 800 kg de matière première soit environ 350 fois son poids. L’extraction de ces minerais a donc un impact considérable sur l’environnement. Ces quelques grammes désirés demandent une énergie colossale.
La pollution par la fabrication
La phase de fabrication d’un appareil électronique est donc beaucoup plus énergivore que son utilisation. Au-delà de l’extraction des matières premières, la fabrication des composants se fait dans des pays en voie de développement, où toute électricité provient du charbon, minerai à lourd impact environnemental. La phase de transport compte elle aussi dans la balance. En tout, cette phase émet 73% des gaz à effet de serre produits par un appareil électronique tout au long de sa vie.
À cela, la tendance est à la dématérialisation et aux designs épurés. Mauvaise idée. Pour assouvir ces désirs-là, les composants se complexifient et exigent des traitements chimiques et de l’énergie supplémentaire. Aujourd’hui, un écran plasma contient assez de métaux lourds pour polluer 50m3 de terre pendant 30 ans, l’équivalent d’un jardin de particulier.
La pollution par l’obsolescence programmée
Après la fabrication d’un appareil électronique, passons à son utilisation et plus particulièrement sa durée de vie. La durée de vie de nos appareils électroniques est mise à mal par leurs fabricants et par nos envies. Comme nous le savons tous depuis des années, des fabricants d’appareils (électroniques on non), font tout pour que nous ré-achetions des produits chez eux. L’obsolescence programmée, par définition, est la réduction volontaire de la durée de vie d’un produit afin d’en accélérer le renouvellement.
En tant que consommateurs, nous sommes aussi sujets aux tendances, aux évolutions des technologies et donc à l’envie d’en changer pour des plus récents. Cet acte a cependant un gros impact environnemental. Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental. Un gain autant économique qu’écologique.
La pollution numérique : la fin de vie de nos appareils électroniques
La pollution de nos appareils électroniques vient aussi de leur fin de vie. Les déchets électroniques et électriques (DEEE) sont destinés à être recyclés car se sont une mine de ressources réutilisables. La France et l’Union européenne se sont d’ailleurs engagées à recycler ces déchets et en ont interdit l’exportation. Cependant, il y a un problème : seul 40% des DEEE sont recyclés dans l’UE. Où vont donc les 60% restants ?
En fin de vie, une partie de nos appareils sont recyclés : ceux que nous ramenons en magasin ou en décharge. Une autre partie, les appareils laissés sur le trottoir ou volés dans les déchetteries, finissent dans des pays peu développés, comme en Afrique. C’est le sort d’un appareil sur deux en France.
Dans le deuxième cas, les appareils électroniques sont démantelés pour récupérer les métaux précieux puis brûlés dans des décharges à ciel ouvert. L’impact environnemental est alors gigantesque. En effet, si la phase de démantèlement ne se fait pas correctement, les substances chimiques et les gaz toxiques de nos appareils s’échappent, polluant les sols et l’air. Au-delà d’être un problème écologique, il est aussi humain. Lors du traitement, les émanations des métaux lourds comme le plomb, le mercure et le cadmium entraînent des lésions neurologiques et des cancers à toute population voisine.
En 2016, les déchets électroniques et électriques représentaient 44,7 millions de tonnes, l’équivalent de 9 pyramides de Gizeh.